Cuisiner peut être intimidant pour beaucoup d’entre nous.
Parfois c’est la pâtisse, parfois c’est se frotter à des plats qui nous semblent hors de portée. Parfois, tout nous semble trop, incompréhensible, stressant.
On survole une recette et on sait déjà que c’est pas pour nous. On a pas le bon matos, il manque des ingrédients, on se perd en lisant. On lit pas vraiment d’ailleurs, parce que on se sent incompétente, à quoi bon.
C’est une croyance répandue et tenace. Elle nous stoppe direct dans notre élan. On se souvient de la fois misérable où on a essayé tel machin, où on s’est sentie comme une patate. On se redit : c’est pas pour nous.
Je ne parle pas de plats compliqués. Parfois c’est le simple fait de cuisiner qui nous semble hors de portée.
Je l’entends parfois de la part de lectrices platoniques de #OwiOwi, avec tristesse ou fatalisme, « c’est chouette, mais ça n’est pas pour moi ». Voire un peu fâchées, parce que c’est l’arnaque de dire que les recettes ici se veulent simples.
Faut dire, souvent on nous a rien appris. On débarque, on a pas de formation qui nous mettrait en confiance. Bien sûr on a des aspirations mais est-ce que ça suffit pour surmonter ce mur invisible qui nous entoure ?
On regarde passer le train de toutes ces recettes qui nous tentent, de loin, sur leur piédestal. Hautaines. Qui nous narguent.
J’ai pas de baguette magique, juste 10 pistes pour te booster. Et j’espère qu’après, petit à petit, si tu entends parfois encore la petite voix qui murmure « c’est pas pour toi », tu lui lanceras des meringues à la tronche.
1. Tout s’apprend
J’ai appris, j’ai pas de don particulier, pas d’héritage, pas de formation. J’essaie, je rate, j’apprends, je recommence.
2. Et c’est là, la clé : recommencer
On ne peut pas apprendre, prendre confiance ou se sentir compétente en essayant un plat ou une recette une fois.
Choisis quelque chose qui te parle. Et recommence. Et encore. Toutes les semaines. Jusqu’au moment où tu n’as plus besoin de la recette. Où tu la mets à ta sauce en modifiant les ingrédients ou le processus. Où ça vient tout seul.
C’est en faisant que tu vas prendre confiance et te sentir compétente.
3. Casse-toi la figure
On rate, et alors ? Qui a dit que ça devait être grave ?
C’est pas un concours ou un examen. Tu fais ça pour toi. Et réussi ou raté, il y a toujours quelque chose à en tirer. Parfois plus quand on rate, d’ailleurs.
4. Find a way
La pâte à tarte, c’est pas pour toi ?
Il y a plein de façons différentes de la réaliser et plein de recettes différentes de pâtes.
Trouve celles qui te conviennent à toi. Et fignole-les.
Peut-être que tu te rendras compte que tout devient léger en utilisant un robot à lame pour préparer. Ou en réalisant cette pâte à la main en écrasant les morceaux de beurre. Ou que telle pâte est ta meilleure copine alors que t’as juste envie de tronçonner les autres.
Il n’y a jamais une seule façon de faire. Il y en a bien une qui va te faciliter la vie.
5. Ne crois pas que les recettes les plus courtes sont les plus simples
On a toutes été attirées par des recettes Marmiton en 5 lignes ou des bouquins « supra faciles pour les nuls ». C’est apaisant, comme un mode d’emploi ikea.
Sauf que. Parfois c’est tout ce qui n’est pas écrit qui fait la différence entre la réussite et l’arrachage de cheveux. Tout ce qui est censé être connu, alors que non. Tout ce qu’on est pas censées deviner si on ne nous le dit pas.
Une bonne recette détaille, explique, t’apprend. Elle t’apprend pour cette recette mais aussi pour toutes les autres.
Ne fuis pas parce que la recette a l’air longue, si c’est sa manière de mettre toutes les chances de ton côté.
Le plus important ? Trouver des sources fiables.
La vie est trop courte pour partir perdante.
6. Te braque pas sur ce que tu n’as pas
L’expérience, bien sûr, mais aussi le matos et les ingrédients.
On commence toutes là.
En prenant confiance et en développant tes compétences, grâce aux répétitions, aux échecs, aux recettes qui prennent le temps de te donner les cartes en main, tu auras peut-être envie d’y revenir un jour, à ces recettes dont tu te faisais une montagne. Ou pas.
Il y a d’autres recettes, sans matos ou ingrédients qui te mettent mal à l’aise. Commence par là.
Ça n’est pas pour ça que les recettes qui te refroidissent sont réservées aux détestées élites. C’est juste plus loin sur le chemin, que tu prendras un jour. Ou pas.
On peut au début se sentir rabaissée, impuissante, débordée, rejetée, rien qu’en lisant une recette. Cherche celles qui t’excitent et où tu te dis « ÇA JE PEUX LE FAIRE ».
7. Cuisine pour toi
Sans contrainte, sans pression, sans public.
C’est pas possible à chaque fois, on est bien d’accord. Mais saisis l’occasion si elle se présente !
8. Construis-toi progressivement un répertoire
Un répertoire de recettes testées, où tu te sens bien et en confiance.
Celles que tu auras répétées, affinées, aimées.
On a pas besoin de 150 recettes.
9. Lis TOUTE la recette avant de commencer
1er principe de santé mentale. Toujours.
10. Simple = ce qui te met à l’aise
Et ça, ça dépend de chacune et des contextes dans lesquels on cuisine.
Yotam Ottolenghi a basé son dernier livre sur ce principe. Et c’est aussi ici l’idée derrière les billets #YesYouCan.
Parfois, simple, c’est rapide. Ou c’est long mais qui cuit tout seul. Ou que tu peux préparer en grande partie à l’avance. Ou avec juste des ingrédients du placard. Ou tout ce qui te permet d’être sereine.
Et toi, qu’est-ce qui est simple pour toi ?
OWI OWI je ne vous connais que depuis hier (merci recherche ottolenghi/poireaux) et je pense que je vous aime déjà POUR LA VIE ! Tout d’accord avec TOUT ce que vous disez !
En cuisine, tout peut être simple à force … Je crois que la première chose que j’ai préparé c’était : des frites. Surgelées et à la végétaline (eurk !) puis des lasagnes au micro ondes. Quelles grandes aventures à l’époque … Aujourd’hui, je peux gérer un thermomix sans recette, craqueliner des choux, microplaner les zestes plus vite que le vent. Je viens aussi d’édifier un autel à Yotam sur le frigo (avec des bougies éternelles et de l’encens au zaatar) car depuis que je le connais c’est simple ma vie est parfaite !
La cuisine c’est l’arme suprême anti monotonie, anti routine, anti morosité. Peu importe ce que l’on fait ; un diner de lundi normal ou une ripaille festive, je crois qu’il est bon de toujours avoir l’intention de le/la cuisiner. Pour que ce soit chouette à faire et agréable à manger. Cuisiner en plus ça peut juste être braiser au lieu de bouillir (par exemple les carottes), faire des boulettes au lieu de jeter le truc tout seul à cuire …
Moi en plus j’aime cuisiner en bande. Avec chéri et ado. Comme une brigade. C’est cool de partager le before de la préparation et ça permet de montrer aux convives habituels de la maison comment on fait (pour une autre fois). Cuisiner rend tout plus simple, plus satisfaisant. Le choix des menus et donc les courses et donc la thune dépensée.
Alors merci pour ce blog et la belle énergie souriante transmise.
PS : et merci pour la recettes des poireaux d’hier aux oeufs ; ils étaient … y’a pas de mots !
Merci pour ton témoignage qui donne le peps ! :-). Tu es bien tombée sur le fanclub de Yotam mais la recette des poireaux aux œufs, ça vient pas d’ici 😂
Oh mais je m’empourpre illico et te présente absolument toutes mes confuses !
En même temps cette recette dit qu’elle veut être publiée sur ton blog ! On n’a jamais assez d’idée pour sublimer le poireau ! demain d’ailleurs j’ouvre un #lamagiedu poireau
en tout cas c’est bien ici que j’ai vu la recette des boulettes à la grenade que je vais faire dès très bientôt car depuis que j’ai réussi à confectionner une sublime mélasse perso digne du souk de Téhéran centre ; je veux en mettre partout !
😉😉 C’est celle au citron confit ?
Ouiiii ! avec du Zaatar, de la féta et des oeufs !
Oui, elle est sympa celle là 🙂
Après avoir lu ton article je me suis demandé ce qui pouvait me freiner en cuisine, et je crois qu’en dehors du manque de temps ou de matériel, c’est surtout le manque d’infos. Il y des recettes que j’ai mis du temps à faire parce que je mettais du temps à en trouver qui donnaient suffisamment d’indications ou dont les commentaires montraient bien que c’était assez approximatif, ou tout simplement je ne trouvais pas de recettes . Donc autant te dire que depuis que j’ai trouvé ton blog j’essaie beaucoup plus de nouvelles choses ! Mais au final mes freins ce sont les recettes familiales dont je n’ai pas la recette parce que « oh ben c’est tout bête tu mets dans le plat et puis tu ajoute ce qu’il faut voilà », sauf que non… du coup je vais essayer de travailler la transmission 🙂
Bon j’espère que je ne t’ai pas ennuyée avec mes bêtises et merci vraiment pour toutes tes réflexions et indications précieuses !
Tu ne m’embêtes jamais ! C’est très dur au début de trouver des sources fiables. Et la transmission familiale, c’est rarement une affaire qui roule (« je cuis combien de temps ? Jusque quand c’est cuit »).